Olivier Dubouclez, Histoire du basilic

dubouclezDu basilic apparu dans la mythologie grecque, il ne reste «presque plus rien», «pas le moindre fragment d’écaille». «Personne ne saurait affirmer catégoriquement» qu’il n’existe pas, affirme pourtant Olivier Dubouclez dans les premières pages de son essai consacré à cet animal qui a connu son heure de gloire au milieu du 17e siècle. Exposé «dans les plus grands cabinets de l’Europe curieuse comme un inattaquable diamant de déraison», son existence fut attestée à travers de nombreux récits de voyages, dont certains «remarquablement circonstanciés». Mais ce «serpent royal» qui, du regard ou par son haleine, tue toute vie autour de lui - humaine, animale, végétale, microbienne - n’aurait-il pas été confondu avec un cobra ou un aspic, s’interroge l’auteur?

Autour de cet animal, le chercheur a bâti un texte éminemment spirituel et fin, riche de mille et un récits qui le rendent passionnant d’un bout à l’autre. Il est question d’un certain Louis Bertier, collectionneur de son état qui, au cours d’une chasse, a capturé ce qu’il considérait comme un basilic. Le captif mourut dans la malle où il avait été enfermé et son cadavre s’est vu exposé dans sa maison florentine. Un visiteur aurait aperçu ce fameux spécimen à «tête de coq avec deux jambes» qui, envoyé à Louis XII, fut subtilisé par Richelieu qui, par un remède créé à partir de ses restes, espérait venir à bout du mal qui le rongeait. On peut aussi lire des souvenirs d’une enfance visitée par «l’invité du milieu des repas», une sortie de génie domestique qui causait à son spectateur des crampes d’estomac. On remonte également dans le temps, auprès des sages de l’Égypte ancienne qui tenaient le basilic pour un dieu extralucide et on voyage à travers différentes époques et contrées où cet étrange animal s’est, d’une manière ou une autre, manifesté. (Actes Sud)

 

 

Sorties de presse des ULgistes - automne 2015 
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