Leiji Matsumoto, 24 histoires d’un temps lointain

MatsumotoSi le père de la SF nipponne est plutôt connu sous nos contrées pour ses œuvres iconiques tels que « Capitaine Albator, le Pirate de l’espace » (Captain Harlock), « Galaxy Express 999 » ou « Queen Elmeraladas »,  24 histoires d’un temps lointain regroupe une série d’histoires courtes publiées durant les années 70, durant la prime jeunesse de l’auteur. Au-delà de la patte graphique si particulière et chère à notre dessinateur, ce recueil permet au lecteur de voyager à travers plusieurs fresques intemporelles liées entre elles par un fil rouge plutôt dérangeant. En effet, L. Matsumoto remet en question le bien-fondé de nos valeurs morales et de nos acquis sociaux en mettant le doigt sur une vérité fondamentale : l’homme n’est en réalité voué, à l’instar des autres êtres vivants, qu’à perpétuer l’espèce. Cet instinct de survie, purement animal, prendrait-il le dessus sur la totalité de nos acquis lorsque nous nous trouvons dans des situations extrêmes ? Ces 24 visions de l’humanité, au goût quelque peu doux-amer, montrent à quel point les préoccupations à l’époque de l’auteur se révèlent toujours d’actualité. L. Matsumoto se risque à reprendre certains grands évènements historiques et se les réapproprie avec brio, le tout sur fond de science-fiction. Les récits sont teintés d’un érotisme délicieusement suranné, grâce à la présence, au fil des pages, de belles demoiselles dénudées aux allures de déesses longilignes et immuables qui ont, dès lors, contribué à faire la réputation du maître.

Kwan-Yu Lam

 

Leiji Matsumoto, 24 histoires d’un temps lointain, Éditions Kana, 2014, 440 p.
 

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